Déjà un temps record, celui des années. Marie n’en affiche que 15 au compte-tour faisant d’elle la plus jeune athlète de la délégation française aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Ça, nul ne lui disputera. Cependant, la sprinteuse orléanaise ne s’élancera pas au départ du 100 m et 200 m les 3 et 7 septembre dans un stade de France rugissant pour en rester là. « J’ai hâte d’y être. Les JO, j’aime les regarder à la télévision mais je préfère les faire. Avec mon bon ranking, je peux oser espérer une médaille. » Marie est classée 4eme mondiale sur 100 m, 8eme sur 200 m en catégorie T46, amputé d’un membre supérieur ou assimilé.
Une naissance compliquée, « car trop gros bébé », lui arrache effectivement des nerfs au niveau du bras gauche. L’adolescente n’en hérite que d’une mince liberté de mouvement, impossible de le tendre, le lever au-dessus de sa tête ou de jouer du balancier naturel du sprinteur. « Je n’évoque ma paralysie uniquement si l’on me le demande, répond-elle sans euphémisme. Surtout que je ne me considère pas en situation de handicap, je suis ainsi depuis toujours. » Oui, sa mère et sa coach l’ont convaincue il y a de ça seulement deux ans de passer en para après une vie de sport « comme tout le monde ».
À tout juste 5 ans, Marie marche dans les pas de son frère aîné jusqu’à son entraînement d’athlétisme à la Source au club ECO CJF. Quel gâchis cela aurait-il été d’y rester les jambes croisées alors que la coach percevait déjà du potentiel en elle ! 10 ans plus tard, l’ex baby maintenant cadette s’entraîne avec plaisir et rigueur, -sacrifice de la cérémonie d’ouverture des JO pour l’entraînement du lendemain-, au moins deux heures par jour. Ça paye, l’Orléanaise a remporté l’or au 100 m et 200 m aux championnats de France handisport 2024 à Albi les 13 et 14 juillet derniers. Un nouvel espoir s’élève dans la galaxie française du para-athlétisme avec la lycéenne de Paul-Gauguin qui entamerait bien une carrière de maître passée celle de padawan.
